Qu’est-ce qu’un pont thermique et comment y remédier ?

Dernière mise à jour le 08/04/2024.

Dans le vaste univers de la thermodynamique des bâtiments, le pont thermique apparait comme un protagoniste discret, mais déterminant. Il est cette zone où l’isolation thermique est interrompue, créant une voie privilégiée pour le transfert de chaleur. Un pont thermique peut être le fruit d’un changement de matériaux, d’une discontinuité de l’isolant ou encore d’une simple variation de la géométrie de l’enveloppe du bâtiment. Qu’il soit linéaire, ponctuel ou structurel, son effet reste le même : une déperdition de chaleur indésirable qui peut mener à des problèmes d’humidité et de condensation.

Alors, comment remédier à ce phénomène insidieux ? La solution réside notamment dans une conception minutieuse et une mise en œuvre rigoureuse de l’isolation. Focus !

Mécanismes de formation des ponts thermiques

Les ponts thermiques représentent des zones dans une structure où la barrière thermique est compromise, ce qui entraîne une perte de chaleur significative. Ce phénomène est favorisé par plusieurs mécanismes.

  • Conduction thermique : La conduction thermique se produit lorsque la chaleur se propage à travers un matériau conducteur. Dans une structure, si un matériau moins isolant est en contact direct avec l’extérieur et l’intérieur, il peut servir de voie de conduction pour la chaleur, créant ainsi un pont thermique.
  • Matériaux différents: Lorsque deux matériaux ayant des coefficients de conductivité thermique différents se rencontrent, cela crée souvent un pont thermique. Par exemple, une jonction entre du béton et du métal peut constituer un pont thermique, car le métal a une conductivité thermique plus élevée que le béton.
  • Irrégularités : Les irrégularités dans la structure d’un bâtiment, telles que des saillies ou des retraits, peuvent également conduire à la formation de ponts thermiques. Ces zones peuvent favoriser la circulation d’air, permettant ainsi aux ponts thermiques de se former.
  • Ponts ponctuels et jonctions: Les ponts ponctuels se forment à des points spécifiques dans la structure, tels que les fixations ou les jonctions entre différents matériaux. Ces points peuvent créer des discontinuités dans une ITI (isolation thermique par l’intérieur) ou une ITE ( isolation thermique par l’extérieur), permettant à la chaleur de s’échapper plus facilement.
  • Éléments linéaires : Les ponts linéiques se produisent le long des éléments linéaires de la structure, tels que les poutres, les chevrons ou les murs porteurs. Ces composants ont tendance à transmettre la chaleur plus efficacement que les zones environnantes, ce qui crée ainsi des points de dispersion thermique.

Les ponts thermiques résultent ainsi de divers facteurs, et leur gestion efficace se révèle essentielle pour améliorer l’efficacité énergétique de votre bâtiment.

Conséquences des ponts thermiques sur l’isolation d’une maison

Les conséquences des ponts thermiques sur l’isolation d’une maison peuvent être multiples et parfois très lourdes. Voici quelques-uns des principaux impacts !

Les pertes de chaleur et les déperditions énergétiques

Les ponts thermiques créent des voies de transmission directe de la chaleur entre l’intérieur et l’extérieur de la maison, contournant ainsi l’isolation thermique. Cela entraîne des pertes de chaleur importantes et une augmentation de la consommation d’énergie pour chauffer ou refroidir la maison.

Avec des pertes de chaleur accrues, les ponts thermiques contribuent à des déperditions énergétiques, ce qui se traduit par une augmentation des factures de chauffage et de climatisation.

La condensation et les moisissures

Les ponts thermiques peuvent favoriser la formation de condensation à l’intérieur des murs ou des plafonds, notamment dans les zones où l’air chaud rencontre des surfaces froides. La présence de condensation peut entraîner le développement de moisissures, ce qui peut compromettre la qualité de l’air intérieur et avoir des effets néfastes sur la santé des occupants.

De plus, les zones affectées par les ponts thermiques peuvent être plus froides en hiver et plus chaudes en été par rapport aux zones bien isolées de la maison. Cela crée des variations de température et un inconfort thermique pour les occupants, rendant les espaces moins agréables à vivre.

La dégradation des matériaux

Les fluctuations de température causées par les ponts thermiques peuvent également contribuer à la dégradation prématurée des matériaux de construction, comme les revêtements muraux, les isolants ou les peintures.

Identification et localisation des ponts thermiques

Pour identifier les ponts thermiques dans votre bâtiment, il est important de connaitre les différents types de ponts, du moins les plus courants.

Ponts thermiques les plus courants dans une maison

Dans une maison, plusieurs types de ponts thermiques sont courants, affectant différentes parties de la structure. En voici les quatre grandes catégories !

  • Les ponts thermiques linéaires : aussi appelés ponts thermiques linéiques, ils sont les plus courants. Ces ponts se forment à l’intersection de deux parois. Par exemple, entre le sol et le mur extérieur, ou entre la dalle et le balcon.
  • Les ponts thermiques ponctuels : ils se forment à l’intersection de trois parois (à un angle formé par deux murs et un plafond par exemple).
  • Les ponts thermiques intégrés : ils sont le résultat d’un défaut de conception de la paroi isolante elle-même. En effet, celle-ci étant constituée de différents matériaux assemblés entre eux, une mauvaise réalisation de l’assemblage peut être à l’origine du problème.
  • Les ponts thermiques structurels : ces ponts se forment au niveau des ouvertures (huisseries, vérandas, seuils des portes et porte-fenêtre), des prises électriques, de certaines menuiseries, des volets roulants, ou encore lors de percements pour le passage des gaines et conduits.

Techniques et outils pour repérer les ponts thermiques

Pour repérer les ponts thermiques dans une maison, différents techniques et outils peuvent être employés.

  • Thermographie infrarouge

La thermographie infrarouge est l’une des techniques les plus efficaces pour détecter les ponts thermiques. Elle utilise une caméra thermique pour mesurer les différences de température à la surface des murs, des planchers et des plafonds. Les zones présentant des écarts de température anormaux peuvent indiquer la présence de ponts thermiques.

  • Inspection visuelle

Une inspection visuelle minutieuse de l’intérieur et de l’extérieur de la maison peut révéler des signes de ponts thermiques. Des fissures, des lacunes, des joints mal scellés ou des zones de condensation peuvent indiquer la présence de ponts thermiques.

  • Utilisation d’un détecteur de ponts thermiques

Les détecteurs de ponts thermiques sont des dispositifs portables qui peuvent être utilisés pour mesurer les variations de température à la surface des murs et des planchers. Ces appareils peuvent aider à repérer les zones où l’isolation est insuffisante ou compromise.

  • Mesures de température intérieure et extérieure

Comparer les températures à l’intérieur et à l’extérieur de la maison peut aider à repérer les zones où les ponts thermiques sont les plus susceptibles de se produire. Les endroits où la différence de température est la plus grande peuvent nécessiter une attention particulière.

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Solutions pour éliminer les ponts thermiques

Pour venir à bout des ponts thermiques, plusieurs options s’offrent à vous.

Isolation thermique et étanchéité : clés pour supprimer les ponts thermiques

L’isolation thermique consiste à utiliser des matériaux résistants à la transmission de chaleur pour réduire les pertes thermiques à travers les éléments de construction d’un bâtiment. Ainsi, elle assure l’amélioration de la résistance thermique en réduisant la conductivité thermique des éléments de construction. Cela diminue les variations de température entre l’intérieur et l’extérieur de la maison, et donc la formation de ponts thermiques.

Par ailleurs, l’étanchéité à l’air permet, quant à elle, de limiter les infiltrations et les exfiltrations d’air non contrôlées à travers l’enveloppe du bâtiment. Les infiltrations d’air à travers les fissures, les joints et les autres ouvertures dans l’enveloppe du bâtiment peuvent transporter de la chaleur vers l’extérieur. Ce phénomène aggrave ainsi les pertes thermiques et favorise la formation de ponts thermiques. Une bonne étanchéité à l’air réduit ces infiltrations, limitant ainsi les déperditions de chaleur et les risques de condensation.

Techniques et matériaux recommandés pour traiter efficacement les ponts thermiques

Entre l'ITI, l'ITE et l'ITR (isolation thermique renforcée), différentes méthodes peuvent s’avérer efficaces pour supprimer les ponts thermiques.

  • Isolation thermique par l’intérieur

L’isolation thermique de l’intérieur (ITI) d’un bâtiment peut être réalisée de trois manières distinctes :

  • L’application d’un matériau isolant, rigide ou semi-rigide, fixé à la surface intérieure du mur : Ce matériau peut être présenté sous forme de panneaux ou de rouleaux, fabriqués à partir de divers matériaux tels que le polyuréthane, le liège, la laine de verre, la fibre de bois, la ouate de cellulose, la laine de roche, la laine de mouton, etc.
  • L’installation d’un isolant par injection ou soufflage : Cette méthode implique l’insufflation de matière broyée en flocons ou en billes dans les espaces vides. Quoique cette technique soit généralement utilisée pour isoler les sols des combles, elle peut également être appliquée aux murs.
  • L’application de mousse de polyuréthane par projection: L’isolant, injecté sous forme liquide, s’expansera au contact du matériau receveur. Cette méthode offre une isolation rapide et efficace.

Si ces méthodes offrent des avantages en termes de facilité de mise en œuvre, de coût et d’efficacité, aucune d’entre elles ne peut garantir une absence totale de déperditions thermiques.

  • Isolation thermique par l’extérieur

L’isolation thermique par l’extérieur (ITE) est une technique efficace pour éradiquer les ponts thermiques. Pour l’ITE, on peut utiliser des matériaux sous forme de rouleaux ou de panneaux semi-rigides. Il est crucial de choisir des matériaux ayant une haute résistance thermique et une faible conductivité thermique, à l’instar du polystyrène et de la laine de roche.

L’ITE offre plusieurs atouts, dont une amélioration de la performance, une praticité accrue et un gain d’espace. En effet, pendant les travaux d’isolation extérieure, la maison demeure habitable et ces travaux peuvent être réalisés à tout moment.

De plus, la surface habitable n’est pas affectée, car les matériaux isolants sont installés à l’extérieur de la maison. En outre, l’ITE permet d’effectuer un ravalement de façades, offrant ainsi la possibilité de rénover les murs extérieurs de votre habitation.

  • Isolation thermique renforcée (ITR)

L’isolation thermique renforcée (ITR) vise à minimiser les ponts thermiques en renforçant l’isolation dans les zones les plus sensibles. Cette solution propose en effet une isolation continue avec la mise en place d’un isolant de haute qualité sur toute la surface du bâtiment, y compris les murs, le toit, les planchers, etc.

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